Je me réveilla en sursaut, suant à grosses gouttes, ce cauchemars, encore et toujours ce cauchemars que j'ai depuis des années, la chose la plus horrible que j'ai subis, son regard vide d'émotion, son haleine réchauffé par l'alcool fort qu'il engloutissait en quelques minutes seulement, sa main forte et fière frappant ma joue. Toujours cette sensation que je ressentais chaque soir dès que je fermais les yeux. Et je me réveillais toujours le plus tôt possible. Cinq heures du matin, si c'est pas vraiment trop... Je déteste la nuit. C'est pour ça que je l'évite en m'envoyant en l'air la plupart du temps, je n'ai pas envie de ressentir quelconque frayeur. Surtout après tout les évènements que j'ai subit, les infiltrations, les Hunters, les multiples questions des journalistes, c'en était assez, j'avais juste de me rouler en boule dans mon coin et qu'on me laisse tranquille. Je me penche sur le coté pour voir si Brenda était toujours là, mais l'hypothèse qu'elle s'était réveillée avant moi était tout simplement improbable, il faut savoir qu'elle était en vacances et que c'est rare de la voir levée avant moi. Je reste immobile un instant, avant de laisser aller une main dans ses cheveux bruns et de fermer les yeux, essayant de me rendormir, sans succès. Je soupire doucement, et donne un coup dans les draps, je crevais de chaud. Je préfère me lever sans faire de bruit, histoire de ne pas la réveiller, je me prépare un jus d'orange tout simplement et prend une gorgée tout en fixant la chambre de loin d'un oeil mi-fatigué, je suis vraiment trop fatigué, je devrais reprendre du temps, mais aujourd'hui réunion avec le Maire, j'avais enfin décidé d'affronter ces questions suggestives, accompagné des multiples journalistes, comme d'habitude, et l'idée de tous se réunir à l'étage 34 ne me réjouissait pas, si les mutants finiraient par entendre la nouvelle, on serait dans un beau pétrin. Je passe une main dans mon visage, chassant les quelques gouttes de sueurs toujours présente dans mon visage, et fronce les sourcils vers le carnet de note, je l'ouvre et remarque les maigres listes de choses à faire. Faute, j'en ai juste trop à faire alors j'ai la flemme de tout écrire. Je me dirige vers mon garde-robe et me prend un gilet à manche longue gris en coton avec un autre gilet à manche longue sur le dessous d'un noir intense, accompagné d'un collier en forme de "J", un cadeau de Virginia. Je me regarde dans le miroir, présentable? Sauf mes cheveux encore en bataille, qui m'énerve vraiment. Je me dirige doucement -il ne faut pas que je réveille ma chère Brenda, je n'ai pas envie qu'elle se lève du mauvais pieds et me balance des insultes à la seconde- vers le miroir et replace mes cheveux comme il devrait être. Il me reste encore un peu de temps avant de débarquer dans la salle de réunion, je m’assois sur une chaise de la cuisine et commence à regarder mes trucs sur ma tablette d'un regard ennuyé, rien d'intéressant pour l'instant. Puis je recommence à réfléchir sur la question cruciale : "Brenda voulait des enfants." J'avais peur. Peur de finir comme mon père, de faire du mal sans m'en rendre compte. Où qu'il soit enlevé par les Freedoms. J'ai peur, peur qu'il meurt, je ne m'en remettrais certainement jamais. Où qu'il souffre de quelconques maladies. Je ferme les yeux un instant, après tout, c'était pas pour tout de suite, j'avais le temps de me préparer, et qui sait, cela n'arrive peut-être pas. Si je ne le vois pas s'épanouir dans un monde agréable...Je verrais en sorte qu'il ne soit pas conscient du bordel dans la ville, oui. Je n'ai pas envie qu'il sache. Qui sait, avec le temps, tout cela seras peut-être réglé. Je regarde ma montre et fronce légèrement des sourcils, il est temps d'y aller, je me lève, me dirige vers la chambre, passe ma main sur le front de Brenda et l'embrasse sur celui-ci, doucement, avant de sortir de l'appartement et de prendre l'ascenseur pour le rez-de-chaussé.

-Monsieur Bradford.
Le maire, devant moi, ce vieux grincheux que je ne supporte pas, son sourire n'est que professionnel, je sais qu'il ne m'apprécie pas, après tout, en cet instant de crise, c'est moi qui a les rennes et ça le dérange fortement de ne pouvoir rien faire ni dire. Et moi ça m'éclate. Mon regard lance des flammes mais mon sourire est bien présent, il me présente sa main et l'empoigne. Il louche sur mon accoutrement, ouais, je ne suis pas en habit et ça le dérange. Non seulement il est vieux mais en plus il est vieux-jeux, et ça m'énerve au plus haut point. Les journalistes autour de nous prennent des photos mais ne disent mots, ils sont intimés au silence le temps de la conférence, mais après, ils vont surement se déchainés. J'vais devoir dégager rapidement et efficacement. Tout est déjà préparé dans ma caboche, des gardes vont bloqués la porte le temps que je parte et le tour est joué. Je propose à mes invités de prendre l'ascenseur et tous acceptent, il faut dire que monter 34 étages ce n'est pas très enchantant. On reste tous silencieux dans l'ascenseur, mais je ne peux que remarquer certains regards loucher vers mon bandage noir sur le bras que j'avais mis, mais pas un mot. De toute manière, je ne leur répondrais pas. La porte s'ouvre et je suis le premier à sortir, étant l’hôte de la réunion, on me doit le plus grand respect, et je dois dire que cela ne me dérange pas. Les deux hunters qui me servent de gardes pour cette fois m'ouvrent la porte et on rentre dedans, des chaises et un grand comtoir accompagné de deux chaises -une pour moi, l'autre pour le maire-, accompagné de deux bouteilles d'eau et de jus d'orange -oui, j'ai un kiff sur l'orange-, je me dirige d'un pas rapide vers le devant et m'installe confortablement sur la chaise en attendant vieille peau qui est beaucoup plus lent que moi, j'arque un sourcil et sourit aux caméras pointées vers moi, quand il finit par me rejoindre, il commence à me bombarder de question, je répond en voulant me montrer le plus convaincant possible, toujours les trucs sur la bombe et les terroristes, je ment, mais terriblement bien, je me surprend de ma perfomance. Cela dure pendant des belles heures, et il me demande enfin pour finir:

-Vous pouvez m'assurer que ce n'est pas votre compagnie qui est derrière cela.

C'est là que mon joli jeu d'acteur entre en scène, je fronce les sourcils et me lève brusquement, me penchant vers lui et de rétorquer le plus froidement possible:

-Si je puis me permettre, mon cher maire. Sachez que je ne suis pas le genre de personne à faire cela au peuple qui était tant aimé par ma famille, de plus, je vous rappelle que ma compagnie produit des médicaments et non des Bombes radioactives. La conférence est finis, rentrez-tous chez vous. Nous vous accompagnons par la sortie.

Je fait un clin d'oeil vers le maire avant de donner un bisous sur mon doigt du milieu et de poliment -non, comment ça peut être poli? Version Bradford public, tout est poli- lui pointer. Il étouffe une insulte mais il sait bien qu'ici, c'est moi le roi. Je me retourne et me dirige fièrement vers la sortie, des journalistes essaient de m'interpeller mais je les ignores royalement, les portes s'ouvrent pour me laisser sortir et se referment aussitôt. Je marchait d'un pas fier mais fatigué à la fois, mon acte de close était des plus extravagants. Mais il faut dire que la population était habitué à ce genre de comportement face à des politiciens. Midi, je crève de faim, j'avais pas déjeune en plus, ça aide pas. Et là Brenda se trouvait devant moi, visiblement joyeuse, elle me saute dans les bras et on manque de tomber, faut dire que j'suis pas l'homme le plus baraqué non plus. Ses bras entourèrent ma nuque et je laisse aller mes bras entourer sa taille avant de l'entendre me murmurer à l'oreille:
" Tu vas être papa. "

Brenda, quand elle veut, ce qu'elle peut être directe. Je reste figé un instant avant de reculer ma tete pour l'embrasser le plus tendrement possible, mes mains montèrent pour rencontrer ses joues et lorsque l'échange de salive fut terminé, je murmure à mon tour:

-Toi, tu va être maman. Tu te sens comment? C'est magnifique, Bren'! Il faudrait qu'on se grouille de partir, par contre, les journalistes et le maire risque de partir et il faut dire que je me suis laissé aller.

Je souris malicieusement avant de l'attraper par la taille, j'allais avoir un enfant avec la plus merveilleuse des femmes qui pouvait exister. Tout l'amour que je ressentais pour Brenda ne pouvait s'exprimer par des mots qui ne sont que des pauvres lettres assemblées pour former un mot futil. C'était la plus belle journée de ma vie, et surtout, la plus positive depuis des semaines. Elle faisait rayonner ma journée, encore une fois. Son odeur, son souffle, son regard, et ce sourire. Ce sourire débordant de joie et de bonne humeur, il est magnifique, j'aimerais pouvoir le revoir plus de fois encore. Je continue:

-On rentre dans l'appart où tu veux fêter ça quelque part?